Je cours dans le couloir vide, le bruit de mes pas
résonnent fort. 116… 117… 118 – ah, je l’ai finalement trouvé. J’ouvre la porte
de la salle de classe lentement. Le crâne dégarni de M. Martin est tourné vers
le tableau ; donc, je pousse un soupir. Mais sans tourner sa tête, il me
dit : « Vous êtes encore en retard, Mlle Simon. C’est la
dernière fois, tu comprends ? » Mon visage rougit comme une pomme et je murmure :
« Désolée. » Embarrassée, je m’éclipse dans mon siège.
Quand une
journée est aussi belle comme aujourd’hui, cette salle de classe ressemble à
une cellule de prison. Sans fenêtres, l'éclairage est sombre et l'air est
suffocant. Il y a des rangées de sièges dans lesquels les élèves sont en train
de mourir. Enchaîné à nos sièges, nous ne pouvons pas parler sans
l'autorisation du professeur. Nos nez enterrés dans les livres, nous sommes
tellement habitués à la routine que nous ne pensons plus. Quel crime avons-nous
commis pour nous punir avec un cours sur la vie de Jean-Jacques Rousseau ?
Moi, je suis innocente, je le jure. Donc, il est juste que j’échappe à mon
propre monde.
Je cherche mon
cahier qui est rempli de mes croquis dans mon sac à dos. Au lieu de prendre des
notes, je passe du temps en classe en dessinant ce que je trouve
intéressant ; quelquefois c’est l’homme avec une expression pensive qui
s’assoit en face de moi. La plupart du temps, cependant, je dessine des
caricatures grossières de M. Martin. Pauvre monsieur – sommes-nous responsable
de arracher ses cheveux de sa tête? Et des rides de son front ? Sont-celles
à cause de nous aussi ? Je le regarde fixement, en train de décider
comment je veux le dessiner aujourd’hui.
Soudainement, il arrête d’arpenter, se dirige vers moi,
et il me demande : « Et toi, Julie, qu’est que tu pense de cela? »
Toute la pitié que j’avais pour lui a disparu en quelques secondes.
Heureusement, la cloche sonne et je pars aussi vite que possible.
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