Mon nouvel appartement occupe l’entier du 6e étage du bâtiment.
J’adore tout cet espace, oui, mais ça me rend un peu mal à l’aise parfois. Mon
cottage de jeunesse reste vraiment dans mon passé maintenant. Je suis encore
confondue par ma situation. Je vais dire, alors, que c’est très facile
d’oublier ces sentiments quand je sort sur mon balcon filant et marche la
longueur avec un café le matin. L’architecture haussmannienne m’étonne
toujours. Les bâtiments médiévaux dont j’ai habitude ne seraient pas à leur
place dans les rues de Paris.
Ce matin j’observe les étudiants qui flânent au
sol, fatigués après de longues nuits. L’air frais balaye les feuilles et
branches des arbres qui bordent les ruelles en donnant une atmosphère de rêve
au quartier. Les cafés en face de mon appartement regorgent de personnes sophistiquées.
Dessous les portes-cochères j’aperçois les livres sous les bras, une observation
« d’existentialisme » ponctuelle (bien, moins que si j’habite à
Saint-Germain-des-Prés), les couples mutuellement perdus dans les yeux. Près de mon bâtiment on trouve un petit
jardin public. Remplit de fleurs mais pas de personnes, j’aime beaucoup y aller
pour me détendre. Sous le soleil avec une baguette et du fromage, en lisant une
livre, cela ressemble presque paradis. À droite de mon banc préféré se situe
une ancienne statue d’une femme souple qui manque sa tête. J’aime beaucoup sa
compagnie—elle me rappelle d’éviter de trop réfléchir quelque chose qui me
dérange. Après tout, elle ne peut rien penser.
Je pense que je vais balader par les ruelles
labyrinthiques de mon quartier ce matin. Il y a presqu’un an que j’y habite et
je me perds toujours.
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