mardi 22 octobre 2013

Masako de Laroche (Huichao Han) R2


Huichao Han
FREN 300 R2: Description de votre appartement
10/21/2013
Chaque fois que je prenais une heure dans le métro pour rentrer de l’Ecole à la maison, je me plaignais pourquoi j’avais décidé d’habiter dans un logement du sixième arrondissement, m’apportant non seulement des inconvénients, mais aussi de gros loyers pour ce bel appartement haussmannien dans lequel je venais de déménager. Sortant de la bouche du métro, j’ étais tout de suite accueillie par le tendre éclat, la brise rafraîchissante d’hiver, et des rangs de balcons filants décorant les façades des batîments classiques. En allant et venant entre les boulevards picturesques et les ruelles comme dédale, je ressentais l’aspect touristique et intellectuel de ce quartier, avec des tas de touristes prenant des photos devant les cafés littéraires, et de nombreuses librairies historiques se cachant derrière leur enseigne modeste qui vendaient des livres anciens et obscurs. Pourtant, c’était aussi un quartier très quotidien où l’on pouvait trouver un peu de tout. L’immeuble que je demeurais s’est situé au carrefour animé de la Rue Saint-André des Arts et la Rue Séguier, entouré de bistros, de cafés, et de boutiques chic. Après avoir acheté mon déjeuner à la crêperie en face et jeté un coup d’œil à la vitrine de l’herboristerie au rez-de chaussée, je me retrouvais devant l’entrée de mon logement, une porte cochère en fer forgé, peinte en vert bouteille, décorée de motifs sophistiqués, et encadrée de deux colonnes en pierre. Quand j’insérais la clé dans la vieille serrure et entrais dans la sombre cour pavée, je me sentais retourner au 19ème siècle, avec l’escalier en colimaçon archaïque et le monte-charge, vieux mais raffiné, qui a disparu depuis longtemps dans les autres métropoles. Bien que j’aimais la nostalgie du vieil ascenseur, je ne pouvais pas supporter sa lenteur et le grincement mécanique. Dans l’atrium, le dynamisme et la bruyance dehors arrêtés par d’épais murs en pierre, on ne s’apercevait que le sifflement des feuilles comme murmure et parfois les gazouillis allègres. Au fond se trouvait la chambre de la concierge, une dame qui s’intéressait plus à répandre des rumeurs qu’à distribuer des courriers.
Mon appartement occupait un bout du troisième étage, loin de l’ascenseur. La première fois que j’y étais entrée, j’ai été tellement étonnée par son largeur de 94 mètres carrés, avec une entrée, un double séjour, une cuisine aménagée, et d’autres pièces dont je ne savais pas la fonction. J’avais eu l’intention de chercher une maison de bonne au sixième étage, mais on m’avait dit que c’était le dernier logement disponible dans ce quartier. Avec un rang de portes-fenêtres donnant sur le sud, le salon était si ensoleillé dans l’après-midi que j’avais acheté des rideaux pour les couvrir. Le sol avait été remplacé par le parquet boisé avant mon déménagement, sur lequel j’ai mis des tapis multicolores. J’ai fait beaucoup d’efforts pour couvrir la blancheur avec des peintures accrochées et des affiches collées au murs, mais je n’avais pas une idée sur ce que je devais faire pour remplir le vide spatial. Un canapé en toile rayée et une table de salon tenaient un coin où j’aimerais passer tout l’après-midi lire ou faire un petit somme, tandis que des bureaux sur lesquels se trouvaient le super-grand écran de mon ordinateur, l’imprimeur toujours en panne, et un mini tiroir en plastique pour des papiers et des letters occupaient l’autre côté de la chambre. Il me manquait encore une table à manger et quelques étagères ou bibliothèques, mais je me sentais encore mal à l’aise avec le largeur. J’ai compté chercher une autre locataire dans le proche avenir qui pouvait partager avec moi cet espace et cette commodité et aussi le loyer.

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