mardi 24 septembre 2013

Séraphine Delanoue / Klaudia Kielholz (Annie Lloyd) R1

Un après-midi j’ai tamponné ma voisine Séraphine en sortant de notre bâtiment. Elle semblait vraiment soulagée. Probablement elle venait juste de terminer un roulement au café où elle travaille. Ses épaules, couvertes de taches de rousseurs, manquaient un peu de leur droiture normale. La courbe de son cou cet après-midi-là a étendu son tatouage et a accentué cette image d’un loup. Elle n’expose pas ce tatouage très souvent car elle porte presque toujours un manteau de la couleur de vin. Mais, quand je le vois, je n’évite pas à observer la juxtaposition entre cette femme élancée et délicate et ce loup fier et fort. La présentation des deux diffère beaucoup, mais je sens une indépendance parallèle. La clarté de son visage, très petit et pointu, me fait penser d’une fée. Chaque fois que ses yeux rencontrent les miens je me sens sous une radiographie. Son air intimidant vient beaucoup de ses yeux profonds. Leur couleur bleue semble innocente, mais vraiment ils révèlent des mystères et des énigmes. Bizarrement, leur brillance est devenue un peu plus obscure pendant les mois récents. Sa séparation de son fiancé s’est passée en même temps donc cela doit être un lien.
            Son appartement est au 5e étage, juste en bas du mien. La seule fois que je le suis entré était une semaine après mon arrivée à Paris. J’ai confus les niveaux et elle a entendu mes grognements en essayant de déverrouiller sa porte. Elle l’ouvrait seulement une éclat, son œil droit le seul aspect humain qu’elle a révélé. Silencieuse, elle m’a signalé d’entrer dans son salon. La lumière sombre allumait l’envahissement de la poussière noire. Aucun coin du mur au sud de la salle n’était exposé. Elle a monté d’innombrables portraits et chaque visage ajoutait un autre esprit dans l’environnement. Les bougis se situaient partout- sur les tables, le plancher, la cheminée, les étagères. La chaleur et la lueur vacillante des bougis ont donné de la vie aux visages plats qui lignaient le mur. En marchant autour de la salle j’ai rencontré seulement deux ou trois vrais photographes. Celui le plus obsédant exposait une petite fille debout à côté d’un homme et une femme—les parents je présume. Cette fille partage le même visage avec Séraphine. La longueur du nez et l’allongement du bras m’ont dit que c’était vraiment Séraphine comme jeune fille. Ce sont seulement les yeux qui ont changé. On y trouve une certaine naïveté et innocence complètement inconnus par la Séraphine de maintenant.

            J’ai entendu d’un autre voisin que l’ancienne maison de Séraphine a été détruite par le feu quand elle avait encore très jeune. Je me demande si c’est la même maison de cette photographe. Si oui, c’est un miracle qu’elle ait survécu. Et ses parents ? Je ne les ai jamais vus dans notre bâtiment. J’ai entendu une conversation entre deux autres voisins par hasard il y a quelques semaines, et je pense qu’ils parlaient du père de Séraphine. Si j’ai raison, ils ont dit que son père est perdu quand elle était jeune et il n’est jamais réapparu. Je ne peux pas imaginer une vie sans mon père, donc j’admire comment Séraphine peut encore vivre sa vie. Son art sert probablement comme une évacuation pour ses monstres internes. La combinaison de cette tragédie et la terminaison de ses fiançailles doit certainement peser sur son âme. Et sa mère—où est-elle ? Séraphine est si privée que j’ai peur de lui poser des questions à propos de son passé. Si je pourrais seulement l’accompagner les soirs quand elle part pour quelques heures. Je n’ai aucune idée où auquel elle s’échappe, mais chaque fois de retour j’observe un degré plus de bonheur et de vie dans ses yeux.

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