Le Portrait : Morelle Duchamp
On
dit souvent que je passe trop de temps au jardin ; que je suis devenue
plus fleur que femme. Èlancée et mince, je suis si chétive qu’on croirait
qu’une forte rafale de vent me soufflait. Le charme de mon sourire
insaisissable attire des gens mais je sais seulement comment parler avec les
plantes. Le visage ovale, le menton pointu, le petit nez – tous les aspects
collaborés pour me donner l’apparence de l’innocence et la jeunesse mais quand je
fixe mon regard vif à toi, on remarque les yeux étincelants. En amande &
verts clairs, ils semblent être la semence de la vie elle-même.
Sans la lumière du soleil, je me flétris. Sur une
belle journée, je scintille, ma peau translucide avec des nuances de couleur
comme des pétales. Je porte toujours des robes légères et délicates, jamais des
chaussures sauf quand je vais au marché ; puis, je peut être vue dans des
bottes énormes, que j’en empruntais du propriétaire de la boutique de fleurs.
Avec le cou et les jambes allongées, je me déplace comme une danseuse mais dans
ces bottes, je marche en traînant les pieds sans la grâce.
Un
rose en pleine floraison à vingt-trois ans, je suis née dans le matin du
premier jour du printemps. À l’âge de seize ans, j’ai quitté l’école mais j’ai
une sagesse impossible à acquérir dans une salle de classe. Je dévore toutes sortes de livres. Il
est évident quand j’aime vraiment un bouquin parce que je mis les cheveux
ondulés dans un chignon en désordre pour voir la page sans distraction. Souvent,
je lis à haute voix aux fleurs et elles semblent pencher en avant vers ma voix
douce.
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