Yvette Marie E. Chua French
300: Rédaction 1 Nathalie Burle
« Chut, la vielle sorcière
t’entendra ! »
Ma tête
tourne immédiatement vers la direction des voix malicieuses. Trois garçons se cachent derrière le grand arbre de ma
voisine, attendant le moment où elle remarquera leur farce. Le cri effrayant de Mme Dubois résonne fort dans
notre rue tandis que les garçons s’enfuient gloussant. Bien que je sois déjà en
retard en la classe de M. Martin, je dois aider la pauvre Mme Dubois. Mes mains
serrent ses frêles épaules, lui offrant toute ma chaleur. Ses yeux pâles en
forme d'amande, qui effraient les autres, cherchent les miens. La tristesse et
la confusion peignent ses yeux comme un ciel nuageux. De plus, ses rides
creusent son visage de couler caramel, marquant
de nombreuses années de douleur et d’endurance. La grâce et l’honneur dégagent
de son âme, mais personne ne voit ce que je vois. Elle est une fleur gelée, vulnérable
d'être blessé encore, mais prêt pour un ami qui peut lui montrer la
gentillesse.
Je la raccompagne
chez lui, la guidant vers une chaise. Nous sommes assis en silence, toujours
bouleversées par ce qui se passait. En regardant autour de la salle, un
portrait d'une vieille femme, ses parcours vers l’amour et le chagrin, dénoue
devant mes yeux. L'odeur parfumée des
fleurs fraîches remplir la salle, mais une fleur – une fleur de lys pressée et encadrée
au-dessus de la cheminée poussiéreuse - se distingue de tous. Elle n'est pas
aussi fraîche et vive que les autres fleurs dans la salle, mais gelée au moment
heureux dans le passé, son élégance intemporelle la rend unique. Sous cette
fleur encadrée, des photos d'une jeune et belle femme ornent la cheminée. Ses
cheveux encore châtain et pas gris, ses joues bien dodues et pas creuses, elle
a l’expression souriante. Mais ses yeux… ses yeux étaient de la même couleur
pâle, sauf qu'ils sont aussi clairs comme une mer étincelante sous le soleil. Où
est ce soleil, qui a illuminé sa vie, aujourd'hui?
Peut-être
son soleil était cet homme au milieu de son affichage de ses propres portraits.
Arborant de longs cheveux bruns et de pantalon pattes d’éléphant comme l’un des
Beatles, il joue de la guitare tout en regardant gentiment à une jolie Mme
Dubois qui portant une fleur dans ses cheveux. Au-dessus d’amoureux, les
petites branches d’un jeune arbre, qui ressemble à celui qui est dans son
jardin aujourd’hui, reflètent le début de leur amour de jeunesse. Pas conscient
de leur avenir, ils sourient éternellement dans un moment intime saisi par une
photo.
Soudainement, une voix enrouée interrompt
ma pensée.
« J’étais belle en ce temps-là,
non ? Pas cette vielle sorcière que tu vois aujourd’hui. »
Elle regard la même photo, désirant de
remonter à ce moment et de revivre sa jeunesse. Des larmes en forme de perles
coulent lentement sur ses joues creuses. Après des années de résistance à
l'apitoiement sur soi-même, elle n’a plus de la confiance. La solitude a asséché
la joie qui a donné sa beauté. Vaincue, elle se couvre son visage de ses mains.
Je prends ses mains dans les miennes, remarquant
sa rudesse qui m’indique la force et le courage. Ridées comme de vieilles
branches et veinées comme de racines saillantes d’un arbre, ces mains tendres
caressent la terre sans doute. Serrant ses mains, je la regarde et lui
dis : « Quoi qu’on dit, vous étiez, vous êtes, et vous serez toujours
belle. »
Immédiatement, les nuages dans ses
yeux semblent se dissiper et la vieille étincelle revienne pour un moment. Les
rides de son visage, celles qui la rendaient âgée, se transforment en un
millier de lignes qui sourient. Comme une fleur qui a finalement trouvé le
soleil encore une fois, elle trempe sa chaleur avec plaisir.
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