mardi 24 septembre 2013

R1: Julie Simon (Yvette Chua)

Yvette Marie E. Chua                         French 300: Rédaction 1                              Nathalie Burle
           
« Chut, la vielle sorcière t’entendra ! »
            Ma tête tourne immédiatement vers la direction des voix malicieuses. Trois garçons  se cachent derrière le grand arbre de ma voisine, attendant le moment où elle remarquera leur farce.  Le cri effrayant de Mme Dubois résonne fort dans notre rue tandis que les garçons s’enfuient gloussant. Bien que je sois déjà en retard en la classe de M. Martin, je dois aider la pauvre Mme Dubois. Mes mains serrent ses frêles épaules, lui offrant toute ma chaleur. Ses yeux pâles en forme d'amande, qui effraient les autres, cherchent les miens. La tristesse et la confusion peignent ses yeux comme un ciel nuageux. De plus, ses rides creusent son visage de couler caramel,  marquant de nombreuses années de douleur et d’endurance. La grâce et l’honneur dégagent de son âme, mais personne ne voit ce que je vois. Elle est une fleur gelée, vulnérable d'être blessé encore, mais prêt pour un ami qui peut lui montrer la gentillesse.
            Je la raccompagne chez lui, la guidant vers une chaise. Nous sommes assis en silence, toujours bouleversées par ce qui se passait. En regardant autour de la salle, un portrait d'une vieille femme, ses parcours vers l’amour et le chagrin, dénoue devant mes yeux.  L'odeur parfumée des fleurs fraîches remplir la salle, mais une fleur – une fleur de lys pressée et encadrée au-dessus de la cheminée poussiéreuse - se distingue de tous. Elle n'est pas aussi fraîche et vive que les autres fleurs dans la salle, mais gelée au moment heureux dans le passé, son élégance intemporelle la rend unique. Sous cette fleur encadrée, des photos d'une jeune et belle femme ornent la cheminée. Ses cheveux encore châtain et pas gris, ses joues bien dodues et pas creuses, elle a l’expression souriante. Mais ses yeux… ses yeux étaient de la même couleur pâle, sauf qu'ils sont aussi clairs comme une mer étincelante sous le soleil. Où est ce soleil, qui a illuminé sa vie, aujourd'hui?
            Peut-être son soleil était cet homme au milieu de son affichage de ses propres portraits. Arborant de longs cheveux bruns et de pantalon pattes d’éléphant comme l’un des Beatles, il joue de la guitare tout en regardant gentiment à une jolie Mme Dubois qui portant une fleur dans ses cheveux. Au-dessus d’amoureux, les petites branches d’un jeune arbre, qui ressemble à celui qui est dans son jardin aujourd’hui, reflètent le début de leur amour de jeunesse. Pas conscient de leur avenir, ils sourient éternellement dans un moment intime saisi par une photo.
Soudainement, une voix enrouée interrompt ma pensée.
« J’étais belle en ce temps-là, non ? Pas cette vielle sorcière que tu vois aujourd’hui. »
Elle regard la même photo, désirant de remonter à ce moment et de revivre sa jeunesse. Des larmes en forme de perles coulent lentement sur ses joues creuses. Après des années de résistance à l'apitoiement sur soi-même, elle n’a plus de la confiance. La solitude a asséché la joie qui a donné sa beauté. Vaincue, elle se couvre son visage de ses mains.
Je prends ses mains dans les miennes, remarquant sa rudesse qui m’indique la force et le courage. Ridées comme de vieilles branches et veinées comme de racines saillantes d’un arbre, ces mains tendres caressent la terre sans doute. Serrant ses mains, je la regarde et lui dis : « Quoi qu’on dit, vous étiez, vous êtes, et vous serez toujours belle. »

Immédiatement, les nuages ​​dans ses yeux semblent se dissiper et la vieille étincelle revienne pour un moment. Les rides de son visage, celles qui la rendaient âgée, se transforment en un millier de lignes qui sourient. Comme une fleur qui a finalement trouvé le soleil encore une fois, elle trempe sa chaleur avec plaisir.

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